Avant de se rendre à un concert de Gaël Faye, on devrait vous prévenir. Gaël Faye est un artiste rare, auteur-compositeur-interprète et écrivain, ses textes sont ciselés, poétiques et engagés. Mais ça, il suffit d’avoir déjà écouté une de ses chansons pour s’en rendre compte. De “Pili-Pili sur un croissant au beure” à son dernier album “Lundi Méchant” en passant par les EP “Rythmes et Botaniques” et “Des fleurs”, l’artiste franco-rwandais a su imposer sa patte sur la musique française.
Non, la chose pour laquelle vous n’êtes pas prêts c’est la douce folie qui va s’emparer de vous. Gaël Faye a cette capacité rare de vous entrainer dans son monde, de Kigali à Paris, au son de ses textes puissants et ses musiques entrainantes.
Dès son entrée sur scène sur Lundi Méchant, la salle de l’étoile s’électrise et prend feu quand l’artiste enchaine ensuite ses titres phares Paris Métèque et Tôt le matin.
Nous ne sommes plus à Châteaurenard mais à Châteaurenoi comme il le dira lui même si malicieusement !
Les textes des chansons sont forts, imprégnés des tragédies vécues dans son enfance au Rwanda puis du choc lors du rapatriement en France, son deuxième pays qu’il connaissait si peu. Et pourtant, il ne cesse de nous faire danser, sautant dans la foule pour nous entrainer dans une folle ronde.
Artiste engagé, Gaël Faye ne peut rester insensible à la montée actuelle d’un polémiste candidat putatif à la présidentielle, notamment quand il interprète “Seuls et vaincus” sublime poème écrit par Christiane Taubira, la salle se tait et l’émotion est à son comble.
Il n’aura de cesse de nous exhorter à nous aimer, nous soutenir, rester toujours unis, peu importe nos origines, notre religion, notre couleur de peau, notre orientation sexuelle et de vivre une “Histoire d’amour”. Chanson qu’il interprète avec Samuel Kamanzi, son “voisin de Kigali”. Ce chanteur-guitariste rwandais et congolais possède une voix exceptionnelle… Une très belle découverte.
Gaël Faye est particulièrement bien entouré sur scène, avec Guillaume Poncelet, pianiste, trompettiste, producteur de talent et le “geek” Louxor.
Ces 4 fantastiques nous ont fait chalouper de plaisir jusqu’à tard dans la nuit …
La première partie était assurée par le spleen de Johnny Jane. Un artiste à vif, qui nous a chanté sa mélancolie en une chronique d’une jeunesse qui se cherche entre alcool et sexe…