Interview des Wankin’Noodles

Interview des Wankin’Noodles

PAR Sandrine

Je vous ai déjà parlé des Wankin’Noodles à l’occasion d’une session acoustique Tu dormiras seule ce soir. Ce jeune groupe rock plein d’énergie, sympa et très bavard, m’a fait le plaisir de répondre à quelques questions. Je vous laisse profiter de la vidéo montée par Dans la cible Production :

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Vous pouvez également lire la transcription de l’interview:

Comment s’est formé le groupe ?

Romain : Le groupe s’est formé à Rennes lors de nos études, puisque nous sommes originaires de Saint brieuc et ses alentours. Quand nous nous sommes rencontrés, nous voulions tous monter un groupe dans le même genre musical. Ça s’est fait assez naturellement. Il y a eu des petits changements dans le line up récemment, notamment François qui vient de nous rejoindre. Ça s’est fait comme ça sur une envie…

Régis : … L’envie d’un truc très fort en volume, en sensation, en Rock’n’Roll (Je tiens à le dire, pas en rock) Puis quelque chose de scénique, donc d’instantanée. Ça définit l’ensemble de notre démarche.

Quel parcours avant d’arriver à Wankin’Noodles ?

Régis : On étais tous dans des groupes avant…

Romain : Tant mieux d’ailleurs car on a apprit de nos expériences…

Régis : … Et on a dégagé tout ce qu’on n’avait pas envie de faire dans notre projet. On s’est rejoint avec un projet et une idée très forte depuis le début, mais qui a un peu évolué. Elle est passée d’une espèce de rockabilie garage à un garage rock’n’roll actuel, mais très influencé par les sixties…

Régis : Par le garage en général à travers les décennies…

Romain : l’esprit garage, la mentalité garage…

François : Quand c’est l’esprit c’est un peu intemporel…

Romain : Puis on a fait un premier EP qui s’est vendu aux sorties de concert. Notre petite notoriété s’est agrandie, on a fait des salles plus grosses. C’est un parcours assez classique, on a commencé petits et là, c’était le moment pour nous de sortir l’album.

Régis : On a été beaucoup aidé par les Trans Musicales à Rennes, comme une institution en soi, qui nous a poussé aux fesses depuis plus de deux ans et demi maintenant. C’est un gros support qui nous a permis d’arriver jusque là.
Après nous n’aurions rien, si nous ne faisions rien nous-même… L’album, c’est un an et demi de travail quand même, ça a été du gros boulot.

Vous avez fait beaucoup de scènes en France, en Russie et République Tchèque…

Régis : Surtout en France 99%… On a eu quelques petites opportunités à l’étranger, mais restons raisonnable, c’était aussi dans le cadre des Trans Musicales Export. Après, nous avons compris, en touchant l’étranger que nous avions un pouvoir et on s’est dit qu’il fallait avant tout le concentrer, le canaliser, faire un album et le faire exploser en France (ce qui est déjà en train de se passer, le raz de marré est en cours) pour pouvoir aller à l’étranger…

Notre point de départ et c’est ce qui nous intéresse, c’est la France… On s’est mis aussi sur l’album à faire du français… Du coup, les gens écoutent notre musique différemment du fait qu’ils comprennent les paroles. On a eu une réception complètement inédite, puisque les gens accrochaient déjà à la musique. Dans les groupes de rock au final les paroles, les gens s’en foutent un peu… et ils ont raison (rire). C’est l’intention qui prime.

Romain : A l’origine, ce qui nous intéressait, c’est le live et l’énergie! Après, on travaillait beaucoup nos paroles, ça voulait dire quelque chose pour nous. Mais quand on s’est mis à faire du français, on s’est rendu compte qu’il y avait une audience, des gens qui aimaient ça. L’exercice nous a plu, donc on en a fait d’autres… Quand on est allé en Russie, on avait notre premier titre en français. La bas, que le titre soit en anglais ou en français, les gens ont accroché pareil. C’est la preuve que peu importe la langue, du moment que l’esprit y est, ça fonctionne.

Quelles sont vos références musicales ?

Romain : On était très influencé 60’s à nos débuts, on voulait retrouver cet esprit là, très “rétro”. On était fan des Sonics, des Who…

Régis : dans les années 80, il y avait Gang of Four….

Romain : Avec l’évolution du groupe, humaine (entre nous) et de nos envies. Au début, ça nous faisait marrer d’être rétro avec les costumes et l’esprit .

Sébastien : Le costume est devenu un dress-code.

Régis : et on a inséré dans nos morceaux des choses plus contemporaines. C’est pour ça qu’on peut dire aujourd’hui que l’album des Noodles, c’est du rock mais qu’il n’est pas rétro. Ce qui nous intéressait au final c’est de faire du rock, peu importe d’où il venait. C’est du rock de 2012…

Quels sont les thèmes qui reviennent dans vos textes ?

Régis : Il faut dire qu’on parle à 95% des filles… Euh, parce qu’en fait on est vachement intéressé, par la matière fille, le sujet fille, l’objet fille, l’odeur aussi et tout ce qui va autour, les vêtements avec/sans, le maquillage… Après on est un groupe de rock, on est aussi intéressé par des thématiques comme la prise du pouvoir. C’est vachement important cette notion de pouvoir parce que le rapport aux filles, le rapport amoureux, aujourd’hui c’est une histoire de pouvoir, de soumission, de domination donc y a de ça dans nos textes. Puis on adore la luxure donc ça, ça rejoint les filles aussi…

Romain : On aime bien aussi taper débilement sur ce qu’on n’aime pas. On n’est pas du tout un groupe engagé, mais on aime dire quand ça ne nous plait pas et taper dans la fourmilière. Sur des titres comme Paris où on attaque Paris gratuitement (pas tout Paris, certaines choses)… Ou Kill Beth Ditto qui est le dernier titre de l’album où on fantasme un monde où elle ne serait pas là (rire).

Régis : Un monde où nous la battons, mais après il n’y a pas de méchancetés…

François : C’est le personnage médiatique qui est attaqué, pas l’être…

Régis : Mais on aime bien mettre des baffes, des petites tapes d… Emmerder un peu le monde, mais les gens veulent ça !! L’album se vend très bien, donc les gens veulent ça.

Quelles est votre compo fétiche ?

François : Rex, Régis !

Sébastien : C’est l’avant dernier titre de l’album où là c’est la luxure… C’est le morceau qu’on préfère jouer sur scène car c’est là où il peut se passer le plus de choses.

Romain : C’est un morceau qui commence en étant très “rentre dedans” et il y a un gros pont au milieu où on se permet un peu tout ce qu’on veut. Déjà sur l’album, on se l’est permis et sur le live, on ne se met aucune bride. On a juste des signes pour repartir ensemble, mais sinon…

François : Ça marche à chaque fois d’ailleurs…

Régis : On se met en danger, mais on n’a pas envie de s’enfermer dans le même concert à chaque fois… En plus, elle a un nom magnifique (rire)

Wankin'Noodles

Dans quelle état d’esprit avez vous lancé cet album ?Régis : Ce n’est pas juste un empilement de titres, c’est vraiment ce qu’on cherchait…Romain : Ce n’était pas 3 singles et des titres à côté. C’est un album de 11 titres, court parce qu’on le voulait homogène. On a fait le choix d’en pré-produire pleins pour choisir vraiment le meilleur cru.
Même dans l’esprit de production, on a décidé de ne pas signer en label. On a monté notre propre label et de nous signer nous-même parce qu’on aimait beaucoup ce groupe. J’ai eu un flash, on est allé à des concerts… Bref, on a monté la Wankin’Noodles Company…François : Les échanges qu’on a eu avec d’autres labels ne s’accordaient pas avec ce qu’on voulait.Romain : On avait vraiment une idée précise, les labels avaient la leur. On n’a pas réussit à trouver d’entente sur l’artistique…

Régis : Peut-être trouverons-nous…

François : En tout cas on n’est pas fermé.

Romain : On ne voulait pas tourner en studio, on a emmené tout notre matériel dans un lieu de concert qui est L’Ubu à Rennes. C’est une de nos scènes fétiches, on va dire. On a investi le lieu… et on a enregistré tout pour faire l’inverse de 95% des groupes, c’est-à-dire de s’enfermer dans des cases où c’est chacun son tour pour que le son soit le plus propre possible. On ne voulait pas avoir un son propre… Avant même d’enregistrer des chansons, on enregistrait un esprit. Tout a été fait ensemble, dans une salle de concert où on joue fort, où on joue vite. On a volontairement prit peu de jours d’enregistrement pour avoir la pression, pour qu’il puisse y avoir des imperfections, des erreurs involontaires, mais qui sont volontairement gardées. Parce qu’on voulait avoir le produit qui artistiquement collait à ce que l’on voulait faire et je pense qu’on a dépassé nos espérances car on est vraiment très fier de cet album. (applaudissement)

Quels sont vos projets maintenant ?

Régis : Nous sommes à l’aube d’une tournée française pour rassembler le plus de monde derrière nous, car si on est un groupe indépendant, c’est aussi par là que ça passe…

Sébastien : Un deuxième single à la rentrée…

Régis : Un nouveau clip etc… puis commencer à préparer un nouvel album encore plus fou.

Communiquez-vous avec votre public sur les réseaux sociaux ?

Romain : Oui, on conseille vivement les personnes qui aiment ce qu’on fait de nous suivre sur  twitter et Facebook, car on est assez généreux. On donne beaucoup. Nous avons sorti une vidéo live fait à la maroquinerie, on a des mix-tapes de prévus, des reprises, des surprises…

Régis : C’est pleins de cadeaux.

François : En général les gens sont assez cool et on essaye de répondre à chaque fois, c’est bien d’avoir une interaction…

L’album photo est visible sur la page facebook de Ca sent l’été.