C’était le dernier vendredi du mois de mars, il faisait beau et j’allais à la rencontre de Wallis Bird. Je m’apprêtais à faire une interview en anglais, avec cette jeune artiste irlandaise. Une fille pétillante et souriante !
Le temps de régler la caméra et c’est parti pour l’interview…
Vidéo de l’interview de Wallis Bird :
[vimeo]https://vimeo.com/39877686[/vimeo]Quand et comment as-tu commencé ton aventure musicale ?
Wallis Bird : Ça a commencé, il y a très très longtemps, même bien avant que je naisse… Ma mère raconte que lorsqu’une émission commençait à la télé ou à la radio, je tapais la musique en rythme dans son ventre et qu’après ma naissance, j’ai commencé à siffloter avant de savoir parler.
Mon premier contact avec la musique a eu lieu lorsque mon père m’a offert une guitare. J’avais six mois, je crois. C’était un jouet comme une peluche…
J’ai grandi entourée de musique. Je chante depuis toujours… Plus tard, j’ai écrit mes propres compositions et finalement songé à en faire ma carrière.
Composes-tu tous les titres seule ? Quels thèmes aimes-tu particulièrement aborder dans tes chansons ?
W.B. : Je compose toutes les musiques, tous les lyrics. Je fais les arrangements et après, j’adapte tous ces arrangements avec mon groupe. Plus précisément, j’orchestre la chanson dans ma tête avec les instruments et les bruits extérieurs, puis je l’amène au groupe et nous collaborons pour le produire ensemble.
Les principaux thèmes que j’utilise dans cet album… il y en a un large éventail, comme des thèmes personnels qui peuvent être très sarcastique envers moi-même, une sorte d’auto-dérision pour ne pas avoir essayé de changer ma vie, tenté de me remuer, mais c’est seulement 10% de ce qui se passe réellement à l’élaboration d’un disque.
Je chante ce que les gens que j’ai rencontré dernièrement ont exprimé, en grandissant avec une culture occidentale, avec des questions liées à la compréhension des nouvelles politiques, l’avenir du monde, l’environnement, des questions sociales et des questions de genre… C’est une sorte de grande perspective sociale sur le monde vu par les personnages que j’ai rencontré au cours des 4 dernières années.
Quels sont tes idoles et quel genre de musique écoutes-tu ?
W.B. : J’ai beaucoup d’idoles dans le milieu musical et beaucoup ne seront pas connu… Je pense aux gens qui travaillent dans l’ombre comme par exemple les membres de l’équipe, les éclairagistes… qui restent derrière… là jour après jour… j’ai beaucoup de respect pour eux.
J’ai aussi beaucoup de respect pour ceux qui restent fidèle à leur idéal et ne cèdent pas à la pression actuelle de l’industrie musicale comme mon équipe de direction, ils sont vraiment très fort d’esprit, ce sont des personnes de confiance et ils n’ont pas peur de prendre des risques
Et j’aime aussi Nina Simone, Ani Difranco, Anais Mitchell, Conor J. O’Brien aka The Villagers…
On parle souvent de ta façon particulière de jouer (étant bébé, elle est tombée sur une tondeuse à gazon et a eu cinq doigts coupés. Quatre ont pu être recousus. elle a appris à jouer sur une guitare de droitier en la prenant à l’envers). Comment as-tu appris à jouer de la guitare ?
W.B. : Je n’ai jamais pris de leçons jusqu’à mes 23 ans. J’insiste sur le fait de développer mon propre style. J’aime la résonance de la guitare.
Beaucoup de personnes l’utilisent différemment… Je pense que c’est juste une façon de jouer autour de la guitare comme de mettre des choses à l’intérieur de la structure et de développer un style de jeu personnel.
Mon style est de jouer principalement avec des tapements lourds et de gratter à travers elle. C’est un style qui permet de suggérer le plus aspects sonores possible d’un groupe, comme une batterie au début, en allant vers des notes plus harmoniques…
Quelles sont les leçons que tu as apprises dans ta carrière et quels conseils donnerais-tu à des jeunes qui veulent se lancer ?
W.B. : Les conseils que je donnerais… C’est un peu gênant de donner des conseils, car je pense que chacun a besoin de faire ses propres erreurs.
J’ai assurément fait des erreurs et ce que j’ai appris est : de ne pas les prendre trop sérieusement, car ça peut devenir très stressant et à la fin de la journée, vous devez créer quelque chose qui vous fait sentir bien ou qui vous fait ressentir quelque chose émotionnellement. Il n’y a pas de critères…
Beaucoup de gens essayent de vous mettre dans une case afin qu’ils puissent vendre et peut-être faire de l’argent. C’est ce que devient l’industrie de la musique. Donc si vous devenez sérieux dans la création, gardez la tête froide tout simplement, il faut juste jouer et profiter, faites ce que vous voulez faire et… ne croyez pas tout ce que les gens vous disent à moins de le voir sur papier et restez sur vos gardes.
Quels sont tes loisirs en dehors de la musique ?
W.B. : J’adore lire, je lis autant de livres que je peux dans l’année… une trentaine à peu près, mais la moitié du temps j’en recherche.
J’aime marcher, faire du vélo, le sexe, faire des bons repas, voir mes amis, peindre, dessiner encore plus que la peinture et j’aime danser.
J’adore cuisiner. Je fais de bonnes pâtes avec une sauce aux champignons…
Quelles sont tes prochaines dates ?
W.B. : J’ai une autre tournée prévue en France à l’automne, avec deux dates, une à Clermont-Ferrand et l’autre à Paris
Cette agréable interview s’est prolongé après la session acoustique, le temps de ranger le matériel. Un moment supplémentaire pour apprendre que Wallis Bird vit à Londres (j’adore cette ville aussi) et elle a voulu soigner mon mal de gorge avec de la médecine douce à base d’eucalyptus (c’était vraiment trop chou, merci Wallis).
Et voilà, je l’ai laissé rejoindre ses amis pour une soirée fondue. Ce n’est pas son plat favori, mais comme elle dit, une fois par an ça va 🙂
Plus d’infos sur Wallis Bird :